samedi 7 octobre 2017

Clairvaux 7/10/2017


La légende Clairvaux

Le Mont Saint Michel, Fontevrault, Loos lès Lille et Clairvaux ont ceci de commun que ce furent des abbayes célèbres avant de devenir des prisons.
Clairvaux, nichée dans un recoin de l’Aube, entre forêt et rivière, lieu adapté à la pénitence et l’effort qui rayonna en son temps sur la chrétienté.
Clairvaux, 900 ans après sa construction est devenue maintenant un lieu de mémoire spirituel et carcéral, toujours surveillée par « l’homme en Blanc », statue de St Bernard qui domine la Centrale.
Entre temps, l’abbaye agrandie, transformée, riche, florissante s’est lentement assoupie pour devenir à la Révolution un établissement pénitentiaire.
Au gré des démolitions, des reconstructions, des transformations et des rénovations, elle accueillera des milliers de condamnés, hommes, femmes et enfants et en 1971, l’ultime construction de bâtiments de détention l’installe au sommet des centrales par sa capacité, sa rigueur et sa sécurité.

Tous les personnels de l’Est connaissent Clairvaux au milieu du village,  son mess charmant qui fut un ancien lavoir transformé, ses locaux de détention d’architecture cistercienne, le bâtiment des convers, les cages à poules et pour ceux qui y ont travaillé les WC dans les cours de promenades, les grands espaces, les hauts murs et les miradors.

Dans l’histoire des prisons, Clairvaux restera l’archétype des légendes pénitentiaires. Elle abritait une population pénale extrêmement asociale composée de condamnés à mort puis à la perpétuité, de longues peines dans des locaux inadaptés à l’enferment cellulaire, et où pour les rondes de nuit, les surveillants étaient obligés de pénétrer dans les chambres au milieu des rangées de lits pour les pointages.
La création des célèbres cages à poules répondait en son temps aux obligations de la Loi par un enfermement individuel sous surveillance constante et dans la pestilence des tinettes.
Et il reste dans les mémoires des anciens des anecdotes originales comme ces condamnés rémunérés pour tester la solidité des chaussures des personnels en déambulant sur un chemin tour à tour de gravillon, de goudron, de cailloux et  de bois. Les mouvements rythmés par la cloche pour le réfectoire, pour les promenades, pour les ateliers qui appelait les condamnés à se mettre en rang sans barguigner et en silence ; et les cours de promenades qui voyaient tourner les détenus en sabots, une colonne par bâtiment, toujours silencieux et à chaque claquement du surveillant de voir la file changer de sens.

Le Clairvaux pénitentiaire fut dur pour les détenus comme pour les personnels. Quelques tragédies ont traversé l’histoire de cet ensemble carcéral, sombres événements gardés en mémoire et qui ne s’effaceront jamais.
Retrouver Clairvaux en 2017 fut une surprise pour le groupe de l’association. Des bâtiments ont disparus, d’autres sont réaménagés, il reste l’immense parc et un ensemble immobilier modifié, éclaté, métamorphosé en lieu de souvenirs, d’expositions, et de culture dont la grange et sa charpente typique en forme de vaisseau retourné. L’entreprise commencée par l’association St Bernard aura le mérite de
Petite devinette : pourquoi St Bernard lève les bras tout en regardant le ciel ? Il interroge Dieu et déclare : Seigneur, regardez le bordel que vous m’avez mis en bas !

Sur le trajet de Clairvaux à Colombey-les-Deux-Eglises, lors de la traversée du village de Rennepont, le président raconte une anecdote de ce village traversé par la Renne qui, par une loi datant de Napoléon autorisait la pêche à l’écrevisse toute l’année à la seule condition que leur consommation soit réservée aux futures mamans.

Tout près de Clairvaux se dresse l’immense croix de Lorraine, dominant prairies et forêts et qui abrite en son pied le musée Charles de Gaulle.
Visite guidée d’une histoire proche et glorieuse d’un personnage hors du commun. Sa vie, son œuvre, notre histoire, notre pays, le sang de la France coulent dans ses bâtiments, se faufilent entre les cimaises et devant les photographies et reproductions. Voilà une belle histoire de France !


















































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