samedi 3 octobre 2015

Journée Ardennaise

Voyage  en Ardennes

Qui aurait jamais eu l’idée d’aller dans les Ardennes  particulièrement à Charleville ? Un département ni au Nord ni à l’Est, nullement mémorable par l’Histoire ni connu pour ses paysages. Un pays de forgerons, de métallurgistes, de fondeurs où serpente une Meuse paresseuse surplombée par des forêts denses. Même pas un axe européen pour justifier un passage de touristes, juste un bout de voie rapide depuis Sedan et des routes, des virages et des descentes qui traversent des villages perdus dans les bois. Et leur emblème le sanglier ! Quelle image pour une région.
Eh bien non ! Fausse idée.  Charleville c’est autre chose.
L’association avait organisé un voyage là-bas et l’ensemble des participants à découvert une belle ville et une région superbe.
Charleville doit son existence et sa réputation à deux génies : Charles 1er de Gonzague duc de Nevers, de Rethel, de Mantoue et Arthur Rimbaud poète. Deux penseurs, deux audacieux, deux précoces qui ont donné vie à Charleville, l’un dans la pierre, l’autre dans l’esprit.
En 1606, à 26 ans, Charles de Gonzague décide la création ex nihilo de la capitale de son duché, à proximité de Mézières. Ainsi nait Charles-Ville sur des plans précis et décidés par le duc. Il commence par le joyau local qu’est la place ducale et pendant 35 ans la ville se développe, s’agrandit avec rectitude en bord de Meuse. Ce n’est que 360 ans plus tard que Charleville est  associée à Mézières.
Découvrir cette ville est une révision de l’histoire, avec ses grands hommes, avec le tumulte des guerres de religion, avec les convoitises royales et les litiges frontaliers.
Charleville c’est la pierre jaune des façades, les rues pavées tracées au cordeau, les ponts sur le fleuve, une fontaine baladeuse et l’imposante statue du créateur, regard  déterminé et moustaches belliqueuses.
Charleville c’est la ville natale de Rimbaud, poète fulgurant. En deux années, de 17 à 19 ans, il s’inscrit dans la légende des lettres et révolutionne la poésie du XXème siècle. Ce météore qui décède à 37 ans à Marseille après une vie d’aventures et d’excès, repose maintenant en terre ardennaise dans sa ville de naissance.
Charleville, c’est aussi la fête. Depuis 1961, elle est capitale des marionnettes avec son festival mondial, ses spectacles de rues, ses parades et décorations générales des lieux, boutiques et façades.


























Pour le repas, le bus effectua un court déplacement vers un restaurant de Monthermé, citée blottie en fond de vallée dans une courbe de la Meuse, entourée d’une dense forêt déchirée de rochers sombres. Devant un panorama vert et bleu, les voyageurs prennent leur collation et, pour assurer la digestion, s’offrent une  croisière sur la Meuse avec une guide 








. Au fil de l’eau, les passagers voient défiler les transformations d’un pays de travailleurs de fer où, autrefois les ateliers et les usines fabriquaient des pièces métalliques, des rivets, des boulons, des cuisinières et qui sont aujourd’hui des vestiges perdus dans une dense végétation.
C’est aussi un pays de légendes  médiévales, d’épopées dramatiques, de contes mythiques mis en scène par de gigantesques statues élevées au sommet des collines, de chaque côté du fleuve en éternel défi, sans crainte du temps ni des souvenirs.


















Ce court instant hors du temps termina cette visite dans les Ardennes qui laissera à chacun un excellent souvenir qui, peut-être, les convaincra de retourner un jour à Charleville.


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